Éric Verdin et Maria-Carmen Barboro
Comédien, piano

  • Programmes

    Max Jacob, Erik Satie,
    « Un sourire pour cent larmes »

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    Se laisser porter,
    Par le sens ou le non-sens
    Les sons et les sensations,
    La fantaisie et les émotions.

    Le programme pose un regard singulier sur deux grands artistes trop peu connus, un regard non conventionnel, non didactique et non exhaustif bien-sûr, mais tout en sensibilité, qui donne à percevoir plusieurs facettes de personnalités protéiformes et complexes, par collages émaillés de fils conducteurs littéraires ou historiques, enveloppés d’écrins musicaux. Cet éclairage croise d’autres espaces imaginaires ou réalistes puisés chez d’autres écrivains et musiciens français, nourris des mêmes évènements douloureux, des mêmes interrogations esthétiques dont les artistes rendent compte par la poésie, les sons, les larmes ou la dérision.
    L’ensemble ne pouvait être bouclé sans une touche interrogeant un artiste contemporain ; il a été demandé à Alain Féron de composer une pièce sur un texte de Max Jacob de son choix.
    Le tout édifie un spectacle qui navigue en ces eaux profondes qui nous troublent, tant elles ont de résonances dans le monde d’aujourd’hui.

    Max Jacob est né à Quimper en 1876. Ses talents de poète se dévoileront autour de 1901 après sa rencontre avec Picasso, mais ce n’est qu’après la parution du célèbre « Cornet à dés » en 1917 qu’il sera connu du public. D’origine juive, il se convertit au catholicisme et se fait baptiser en 1915, demandant à Picasso d’être son parrain. Las de sa tumultueuse vie parisienne, il s’installe à Saint-Benoît-sur-Loire en 1921. Après un retour rapide à Paris, il y revient définitivement en 1936 (il y sera arrêté en 1944 par la Gestapo) pour se consacrer à l’écriture et à la méditation religieuse ; Il mourra au camp de Drancy mais sera inhumé selon ses vœux au cimetière de Saint Benoit sur Loire, en 1949.

    Erik Satie, compositeur et pianiste, (Honfleur 1866 - Paris 1925). Il fréquente le milieu artistique Montmartrois, côtoie les plus grands poètes, peintres et musiciens dont beaucoup seront ses fidèles amis, Mallarmé, Verlaine, Debussy, Ravel … ; Antiwagnérien avant Debussy, il est précurseur de bien des chemins d’avant-garde, surréalisme, dadaïsme, minimalisme, théâtre de l’absurde … Une relation amoureuse avec l’artiste peintre Suzanne Valadon ( il compose à son intention ses « Danses Gothiques » tandis qu’elle réalise son portrait), brisée quelques mois plus tard, inspirera « Vexations », pièce construite sur une mélodie courte qu’il faut répéter 840 fois !!! Il travaillera aussi avec Jean Cocteau autour Groupe des Six, composé entre autres de Francis Poulenc. D’une grande générosité, engagé auprès des plus pauvres, homme simple au caractère « bien trempé », il a vécu une vie de bohème le plus souvent dans un grand dénuement matériel.

    1) Max Jacob vu par Guy Goffette et par lui-même
    Durée : environ 15 minutes

    Miroir musical : Francis Poulenc, « Mouvements perpétuels » (1918)

    Cette 1ière partie imbrique, en guise de portrait, de très beaux textes de Guy Goffette, Prix Goncourt de poésie 2010, et quelques textes de Max Jacob lui-même, éclairés par un environnement musical d’après une œuvre de Francis Poulenc

    « Portrait de Max en accordéon » (2012),
    trois textes de Guy Goffette

    Quatre textes de Max Jacob :
    - «Saint-Benoît sur Loire», (M.Jacob s’y installe en 1921 provisoirement puis définitivement en 1936, il y sera enterré à sa demande)
    - Extrait du « Récit de ma conversion » (1939)
    - Questionnaire de Marcel Béalu (1943)
    - «Portrait de Maxime Lelong » (considéré comme un autoportrait de Max Jacob, 1924)

    Final sur texte de Guy Goffette (2012)

    2) Erik Satie vu par lui-même
    Durée : environ 20 minutes

    Textes et musiques de Satie (1866-1925).
    « Clin d’œil » à Debussy « le frère ennemi »

    Pour Satie comme pour Max Jacob, la musique des mots et des sons, la poésie, l’absurde, l’ironie douce-amère, le mélange de simplicité « populaire » et de sophistication esthétique sont, entre autres, des moyens de cheminer vers une vérité qui leur échappe, qui nous échappe et nous fait souvent verser beaucoup de larmes pour quelques sourires . Sur cette faille se croisent textes et musiques.

    Gnossienne n°1 sur le texte « Recoins de ma vie »

    Sketch Montmartrois sur le texte « Raisonnements d’un têtu »

    La Diva de l’empire sur le texte «Journée du musicien »

    Claude Debussy « Clair de lune », introduit par un texte de Satie : « Les commandements du catéchisme du Conservatoire remis à 9 »

    Au début du 20ième siècle les institutions défendent l’esthétique debussyste, résumée avec humour et pertinence dans ce « Catéchisme », et Satie peine à faire entendre sa voix dissidente, d’où son amertume. Cependant, aux côtés de Debussy, sur des registres différents mais non moins importants, en tout cas complémentaires, il a posé les bases de l’art contemporain.

    3) Miroirs poétiques et musicaux
    Durée : environ 20 minutes

    Textes et poèmes de Max Jacob, extraits entre autres de Morven le Gaëlique, Le cornet à dés...
    Sur des paysages musicaux d’Erik Satie, Darius Milhaud, Francis Poulenc, Alain Féron

    « Avenue du Maine » (ou quand les mots se font musique)
    « Quimper » (extrait du Laboratoire central 1921), sur une Gymnopédie de Satie

    « Avenue du Maine », quelques vers en guise de respiration
    Trois textes de Max Jacob sur des pièces de Satie
    « Le Centaure » ; « Le poulet qui parle » ; « Fable, je chanterai » ;

    « Avenue du Maine », quelques vers en guise de...
    « Ballade de la visite nocturne », sur un arrangement de la cantilène de Poulenc

    « Avenue du Maine », quelques vers en guise...
    Trois textes de Max Jacob sur les « Villageoises » de Poulenc

    « Avenue du Maine », quelques vers...
    « Vieux monde brisé », poème de Max Jacob
    Sur une composition originale d’Alain Féron (2014)

    « Vieux monde brisé », un poème aux confins du sens, à la croisée du rationnel et de l’imaginaire qui tente une incursion « au-delà » ; dans cette faille s’engouffre la musique qui, malmenant le texte autant qu’elle l’enveloppe, tente de retrouver en chaque mot le sens originel, celui qui remonterait à la nuit des temps quand les mots n’avaient pas encore menti, quand ils n’étaient que musique, miroirs de l’âme et du monde : LE sens . On y parle de fées, douces ou maléfiques, qui sait, de voyages bien étranges, du temps qui passe, de la mémoire qui se perd pour mieux se retrouver ;
    Il ne s’agit pas tant de comprendre que de pressentir, de ressentir
    Il ne s’agit pas tant d’être ému que d’être ABASOURDI.

    4) « Destins croisés » et Final
    Durée : environ 15 minutes

    Cette 4ième et dernière partie introduit d’autres poètes, pour d’autres regards en miroirs où se reflètent les blessures d’une humanité vouée aux turbulences tragiques des guerres

    « Valse lente » de Claude Debussy (mort en 1918)
    Insérée entre deux poèmes de Guillaume Apollinaire (mort lui aussi en 1918) :
    « Si je mourais là-bas »
    « La nuit descend »

    Texte de Max Jacob sur le retour de la guerre (1940)

    Paul Eluard, «Enterrar y callar » (Les enterrer et se taire 1944), sur une musique directement inspirée et écrite la même année par Maurice Ohana

    Cette pièce pour piano renvoie explicitement à l’estampe de Goya mais elle peut aussi être rapprochée, pour mieux la cerner, du Guernica de Picasso, par son sujet, sa force d’expression, ses impacts de violence qui déstructurent la matière pour la recomposer autrement, imprégnée de cris et de déchirements

    Kaléidoscope final
    Réminiscences poétiques et musicales : Satie, Poulenc, Jacob

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    "Je m’appelle Erik Satie, comme tout le monde"

    Montage inédit par imbrications de textes et musiques tendres et burlesques autour de la figure d'Erik Satie


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    Erik Satie dans tous ses états
    -  Gnossienne sur « Recoins de ma vie », texte et musique de Satie
    -  Sketch Montmartrois sur « Raisonnements d’un têtu », texte et musique de Satie
    -  « Picnic » et « Bain de mer », textes et musique de Satie
    - La Diva de l’empire sur « La journée du musicien », texte et musique de Satie

    Erik Satie et les poètes du cabaret «Le Chat Noir »
      - Le piège de Méduse, pièces de Satie, sur les Poèmes Hydrocéphales d’Alphonse Allais
      - Gnossienne de Satie, sur « Scène d’atelier » et « Caravane » de Charles Cros
    - Gymnopédie de Satie, sur « Le fou » de Maurice Rollinat

    Intermède avec Claude Debussy, « Clair de lune », piano solo

    Erik Satie et les poètes du cabaret «Le Chat Noir » (suite)
    - Rag-time Parade de Satie, sur « Rire » de Maurice Rollinat
    - Sarabande de Satie, sur trois poèmes de Maurice Rollinat,
    - « Le néant », « Le blafard » et « L’épitaphe »
    - Choral de Satie sur « Aux imbéciles » de Charles Cros
    _ Tango de Satie sur « Noir animal » de Jean Pic
    - Danse de travers de Satie sur « Poème morne » d’Alphonse Allais
    - Valse de Satie sur « La leçon de musique » de Gabriel Montoya

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    "Joueurs de flûte, jeux de mots"

    Musique française sur des textes d’Henri Michaux


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    Ce nouveau programme, « Joueurs de flûte, jeux de mots », autour de texte d’Henry Michaux et d’œuvres de musique française pour flûte et piano, est conçu dans l’esprit du très émouvant « Un sourire pour cent larmes », qui vient de sortir en cd chez le label Maguelone. Ce ne sont plus Max Jacob et Erik Satie les « héros » du cycle, mais Michaux, Ravel, Messiaen, Girard...pour les mêmes connivences entre textes et musiques, les mêmes surprises, les mêmes bonheurs intenses.

    1) Benjamin Godard, suite en trois morceaux (1884)
      - Allegretto.
      - Idylle ; texte, « Ma vie »
    - Valse ; texte, « Le grand combat »

    2) Maurice Ravel, Habanera (1907) ; texte, « Une mélodie »

    3) Albert Roussel, Joueurs de flûte (4 pièces, 1924)
    - Pan ; texte « Le vent »
    - Krishna ; texte « Musique »
    - Mr de la Péjaudie ; texte « Le cheval »
    - Tityre

    4) Eugène Bozza, Aria (1940) ; texte « Dans la nuit ».

    5) Alain Féron , Dyptique pour piano (2016).
    Textes « J'appelle » et « Pourquoi faut-il que je compose »

    6) Olivier Messiaen, Le merle noir (1951) ; texte « Les oiseaux »

    7) Anthony Girard, Sol Soleil (1998) ; texte, « Histoire d'eau »

    8) Gabriel Fauré, Sicilienne ; texte « L'âme adore nager »

    9) Francis Poulenc, Sonate (1957)
    - 1er mouvement, texte « Emportez-moi »
    - 2nd mouvement, texte « Bonheur »
    - 3ème mouvement, texte « L'auto de l'avenue de l'opéra »

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  • CV

    Éric Verdin, Comédien

    Est diplômé de l'Ecole Supérieure d'Art Dramatique de Paris où il a étudié entre autres avec Jacques Seiler, Didier Sandre, Danielle Lebrun et Roland Bertin. Il a fondé et dirigé le Théâtre Gérard Philipe de Meaux. Metteur en scène, il a monté notamment « En attendant Godot » de Beckett, « Roberto Zucco » de Koltès, et « King Arthur », opéra de Purcell. Pour le théâtre, il a écrit « Un peu de place » (2009) et coécrit « Cucurbitapepo ou la Migraine du Siècle » avec Jean-Christophe Dollé et Mathieu Valet (1996). En 2004 il est nommé aux Molières dans la catégorie Révélation Masculine. Sa carrière d’acteur s’est déroulée aux côtés notamment de Jean-Michel Ribes, Daniel Mesguich, Jean-Paul Tribout, Jean-Marie Villégier, Pascal Antonini, Georges Werler et Marion Bierry… Récemment on a pu l’entendre au Théâtre de la Madeleine dans « Collaboration » de Ronald Harwood, mise en scène de Georges Werler avec Michel Aumont, Didier Sandre et Christiane Cohendy, puis dans « Le Roi Lear » de Shakespeare. Il vient d'écrire, avec Florence Muller « La  Beauté, recherche et développements » (2013, programmée à Avignon puis au Théâtre du Rond-Point et au Théâtre du Petit Saint-Martin en 2015) plébiscitée par le public et par la presse, puis « La Queue du Mickey » (2015), deux pièces éditées chez Actes Sud. Il contribue à des productions originales mêlant notamment musique et théâtre.


    Maria-Carmen Barboro, Pianiste

    A étudié tout d’abord le piano et la musique de chambre au Conservatoire de Rouen puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans les classes d’analyse, esthétique, histoire de la musique et écriture. Elle se perfectionne ensuite auprès des pianistes Monique Deschaussées, Claude Helffer et Jean-Claude Pennetier, poursuivant parallèlement un cursus universitaire jusqu’à l’agrégation de musicologie. Elle est essentiellement chambriste, notamment au sein de l’ensemble A Piacere puis « Miroirs » (flûte, voix, guitare, violoncelle et piano) pour lequel ont écrit des compositeurs de toutes esthétiques et qui a réalisé de nombreux enregistrements.

    Son goût particulier pour la musique contemporaine a trouvé un second un champ d’application dans la pédagogie, autre part de son activité professionnelle pour laquelle elle a mis en oeuvre des structures d’enseignement visant à former le jeune public. Elle poursuit d’autre part une activité de conférencière dans le cadre des festivals de musique. Dans la continuité de ces centres d’intérêt, elle propose aussi souvent que possible des programmes de concerts-lectures.

  • Discographie

    Éric Verdin
    musique et poésie

    Musique et poésie - 2000

    Mandala - Harmonia Mundi, avec l’ensemble Piacere

    Villa-lobos

    Un Sourire pour Cent Larmes - 2017.

    Label Maguelone
    Max Jacob - Erik Satie


    Maria-Carmen Barboro
    Guitare A Piacere

    Guitare a Piacere - 1993

    Mandala - Harmonia Mundi
    Piazzolla...

    musique et poésie

    Musique et poésie - 2000

    Mandala - Harmonia Mundi, avec l’ensemble Piacere
    Graciane Finzi, Ginette Keller…

    Sensation

    Sensation - 2005

    Mandala - Harmonia Mundi
    Charles Chaynes, Anthony Girard...

    Villa-lobos

    Album Villa-Lobos - 2006.

    Mandala - Harmonia Mundi

    Villa-lobos

    Un Sourire pour Cent Larmes - 2017.

    Label Maguelone
    Max Jacob - Erik Satie


    Ainsi que diverses participations à des enregistrements collectifs (créations, concerts en direct, accompagnement des choeurs...)

  • Liens